Pourquoi t’es là?

 

Organisme de formation BAFA pendant 3 ans, Evasoleil a également mené d’autres formations, notamment en direction des collectivités.
En 2021, nous faisons naître une commission qui prend en charge les questions de formation et étudie le champ de l’animation. Nous sommes les membres bénévoles de cette commission et nous nous réunissons régulièrement pour proposer des sujets de réflexion autour de l’animation ; c’est à l’issue d’une de nos table-rondes que l’idée de réunir des expériences et témoignages différents d’animateurs sur la question du sens et de l’impact socio-éducatif de l’animation est arrivée.

De ces quelques mots un peu bruts et remplis de candeur émane une véritable réflexion sur le sens que chaque acteur de l’animation met derrière sa fonction. Dans l’optique de questionner et d’ouvrir nos horizons de pensées respectifs, nous sommes allés recueillir des témoignages, la plupart en provenance de l’extérieur du réseau direct d’Evasoleil. C’est ainsi que nous allons découvrir les confidences d’animateurs, de directrices, de coordinateurs et d’élus, leurs mots comme une introspection qui résonnera peut-être en nous.

Dis Julien, pourquoi t’es là ?

 

“Je dirige des séjours pour essayer, à une petite échelle, de concrétiser une utopie sociétale. L’idée c’est de générer, par des organisations et des relations, des réflexions à destination des jeunes (enfants et anims) afin qu’ils puissent comprendre le monde qui les entoure et leur donner les capacités d’agir sur celui-ci. Diriger un séjour, c’est politique.”

Julien, militant de l’éducation populaire

Et toi Eric, pourquoi t’es là ?

“Comme coordonnateur mon but est de faire progresser les directeurs, de faciliter l’exercice de leurs missions mais surtout d’être l’huile dans les rouages qui permet que le système fonctionne sans heurt. Si les directeurs et animateurs peuvent exercer plus facilement leur mission éducative, ils peuvent plus facilement se pencher sur de nouveaux projets, être aussi plus disponibles pour les enfants, ce qui améliore le côté éducatif des accueils.

Le coordonnateur est souvent en charge du PEDT* et sa mission est de faire en sorte que les élus, les enseignants et les animateurs se comprennent, se soutiennent en ayant un ou des but communs mais avec des moyens différents. C’est une mission qui a un impact sur le milieu de travail, sur l’éducatif et indirectement sur les enfants. Mais aucun impact visible par quelqu’un d’extérieur.”

(*PEDT : Projet Educatif De Territoire)

Eric Falcon, rédacteur en chef du site passionanimation.fr 

Hey Charlotte, pourquoi t’es là toi ?

 

“Pour moi, ce n’est pas qu’une question de faire passer un bon moment aux jeunes, mais plus de leur permettre de réaliser des envies, même les plus folles. Je n’aime pas forcément l’idée que j’ai un impact sur la vie du jeune, au contraire, je veux qu’il comprenne qu’il est acteur de sa colo, mais aussi de sa vie tout court (eh oui) et que ça ne dépend que de lui. C’est un peu large et c’est rare que ça marche comme ça, mais j’ai l’impression qu’en partant de ce principe, je pourrais planter une petite graine dans leur tête et qu’elle germera peut-être un jour !”

Charlotte Bancilhon, animatrice

Aurélien, tu veux bien nous dire pourquoi t’es là ?

 

“Je m’engage en tant que dirigeant associatif parce que le bénévolat est d’après moi la forme la plus évoluée du travail, respectueuse de nos besoins et qui nous donne envie de nous engager en donnant du sens à nos actions. À Vitacolo parce que je pense que l’éducation de la jeunesse permet de changer la vision du monde des jeunes et par conséquent de transformer notre société.”

Aurélien Haeckler au bureau de l’association Vitacolo

Et toi Romain ?

“Pourquoi je suis là ?

Une fois animateur pour pouvoir continuer les colos à la base, j’ai réalisé que je retransmettais beaucoup de compétences acquises en ACM étant petit. C’est là que j’ai pris conscience du potentiel d’accompagnement éducatif qu’ont les anims sur les enfants. Une fois directeur, j’ai voulu transmettre ma passion aux animateurs, pour qu’eux aussi, mettent du sens dans leurs actions. Désormais responsable de service, je souhaite la transmettre aux directeurs.

À mon sens, l’animateur est un accompagnant de parcours collectif, plus ou moins long, qui sème des graines de réflexion sur le monde qui l’entoure. En tant que responsable, je participe toujours à ceci en tentant d’amener les équipes vers des pratiques qui ont du sens.”

Romain Triau, chef de service

Julia, pourquoi t’es là ?

“Le temps de loisirs et de vacances est aussi un temps politique et éducatif. Pour moi la colo c’est un peu une micro-société qui permet d’expérimenter et de questionner des modes d’organisation, de prises de décisions et d’expression avec beaucoup plus de liberté et de légèreté qu’à l’école ou dans d’autres cadres plus institutionnels. La colo permet aussi une rencontre entre des jeunes/enfants qui ne se croiseraient pas dans la vie quotidienne, de les sortir de leur “bulle socio-culturelle”.”

Julia T, co-présidente et directrice de séjour à l’association la Bidouillerie.

Et toi Mathieu, pourquoi t’es là ?

“En tant que directeur, je mets le sens de ma pratique dans le projet que l’on construit en équipe. À travers celui-ci, j’y vois plein d’actes éducatifs comme : la transmission des normes sociales, que l’on retrouve dans les temps de la vie quotidienne et de loisirs. Ces actes doivent permettre au jeune de se civiliser et de s’autonomiser. Même si cela peut être souvent oublié, le jeune ne doit en aucun cas se conformer à ce que j’appellerais un “cahier des charges”, plus communément appelé le “programme d’activités”. Le jeune doit être décisionnaire et acteur de son temps, tout en respectant le rythme et les besoins des autres. C’est ça être civilisé et autonome. En tant que directeur, je me porte garant de la réflexion, de l’application et de l’évaluation du projet et de ses intentions éducatives. Voilà le sens que je mets dans ma pratique.”

Mathieu, directeur de séjours

Et toi Mokhtar ?

 

“Je suis là pour apporter un peu de ce que j’ai reçu, pour partager un peu de ce que je sais et apprendre sur moi-même en étant au côté des enfants. Je suis là parce que c’est l’endroit qui légitimise ma place et mon utilité au sein de la société.”

Mokhtar, animateur

Dis-nous Remy, pourquoi t’es là ?

“Je considère mon travail de directeur comme un complément éducatif de l’école et des familles en apportant autre chose que ces deux partenaires ne peuvent pas forcément mettre en place. Je parle de l’éducation et la vie en collectivité à travers le ludique et le loisir. Ma place de directeur me permet d’orienter les objectifs de la structure, choisir une équipe complémentaire, et de faire des choix en développant par exemple le côté écologique et environnemental du centre par le développement d’un jardin potager, un poulailler, l’accueil d’animaux, un lombricomposteur, par exemple…”

Remy Petitdemange, directeur de structure dans une communauté de communes de la Touraine, vallée de l’Indre, depuis 18 ans

Et toi Isabelle ?

 

“J’accompagne les jeunes pour qu’ils s’insèrent dans la société et trouvent l’entrée qui leur convient. Donc ça impacte non seulement les jeunes qui s’insèrent mais aussi les parents qui sont soulagés d’avoir un relais éducatif.” 

Isabelle, coordinatrice d’un espace jeunes

Jean-Luc, pourquoi t’es là toi ?

 

“Pour mettre tout en œuvre, en mobilisant les moyens nécessaires, afin d’assurer une équité d’accès de tous les enfants à l’éducation, en synergie avec l’école, les structures associatives et les familles, pour donner à l’enfant d’aujourd’hui, citoyen responsable de demain, les moyens de s’épanouir socialement et d’être “libre” à chaque moment de sa vie.”

JLR, Maire Adjoint à l’enfance – ville de l’Oise 14.000 habitants

Aline, et toi ?

“Je suis là aujourd’hui pour co-construire, penser et porter des projets qui permettent à chaque individu de s’investir à la hauteur de ses capacités et de ses envies. Je suis aussi là pour partager mes certitudes éducatives et pour associer celles et ceux qui doutent encore à des projets au sein desquels les enfants et les jeunes sont respectés, entendus, et où l’adulte leur assure, pour de vrai, un environnement dans lequel ils ont la place, les outils, le pouvoir et les ressources pour agir, faire, réfléchir, penser, créer, imaginer, choisir et argumenter, par et pour eux-mêmes et pour les autres.”

Aline, directrice de séjours de vacances l’été

LudiAnim, pourquoi t’es là ?

“Mon travail d’animateur prend son sens par l’outil qu’il représente pour faciliter le développement et l’épanouissement des enfants. Sa maîtrise permet de vivre des moments un peu plus sereins que le monde angoissant dans lequel les médias peuvent nous plonger. Le retour à la réalité qu’il permet reste sans doute des moments clés de la vie d’un enfant et du bien-être en général.

C’est pourquoi j’ai créé le site Ludi-Anim pour partager mon savoir aux plus grand nombre des jeunes BAFA et moins jeunes. Le grand jeu la bataille médiévale est un bon exemple pour prendre des décisions ensemble, se dépasser, rendre responsable. Tout dépend de la façon de le mener.”

Fondateur du site Ludi Anim

Hé Adrien, tu nous dis pourquoi t’es là ?

“Mon travail a du sens car je travaille en équipe avec une pluralité de personnalités, j’ai une liberté d’action éducative importante et tout cela correspond à mes valeurs d’accompagnement et d’intelligence collective. 

Ma vision de la direction est de mettre mes compétences au service de l’équipe, tout en les accompagnant à en faire de même avec les enfants, en restant très à l’écoute de leurs besoins et de leurs envies, tous âges confondus.”

Adrien Hawkins, directeur d’un accueil de loisirs de 130 enfants (fonction publique territoriale)

Véro, c’est à toi ! Pourquoi t’es là ?

“Mon travail en tant que Présidente de l’association Evasoleil a plusieurs impacts : 

  • Un impact éducatif auprès des enfants car je pense qu’un collectif bienveillant est une richesse pour se construire.
  • Un impact social car cela permet très souvent d’aborder le monde du travail de nos jeunes animateurs par un job qui a du sens, une utilité humaine. J’ai encore des souvenirs de ma première expérience comme émancipation personnelle.
  • Un impact économique car je suis un employeur, cela me donne une grande satisfaction car c’est un domaine d’activité où 99.99% des employés sont passionnés donc un travail non pesant idéologiquement. Mais également car être employeur d’association, c’est démontrer que l’on peut concevoir l’économie autrement.
  • Un impact social car gérer une association, c’est permettre à des centaines de  gens d’échanger, d’expérimenter, de se confronter, de se forger des opinions… c’est une vraie aventure humaine
  • Un impact social car c’est de proposer à toutes les familles des solutions pour que chaque enfant puisse partir en vacances, comme le projet de l’association d’offrir des séjours à des enfants en grande précarité.”

Véronique Devaux, Présidente d’Evasoleil 

 

Et toi alors, pourquoi t’es là ?

 

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Publié le 6 avril 2021 Par Commission Formations d Evasoleil
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