Il est loin le temps des colonies de vacances uniformes. Désormais, de la colo sportive au centre de vacances thématique en passant par les séjours linguistiques et humanitaires, les enfants et les adolescents ont de quoi faire !
Le tour du monde des colonies de vacances
Les colonies de vacances telles qu’on les connait en France ont représenté un phénomène typiquement occidental.
L’Histoire des colonies de vacances est directement liée à la Révolution industrielle qui a bouleversé les sociétés et leur environnement au 19e siècle, en France, en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis…
Un phénomène occidental, mais qui ne s’y limite pas. Dans ce que l’on a appelé les pays du sud ou le tiers-monde et que l’on désigne aujourd’hui comme les pays en développement, l’émergence rapide d’une classe moyenne s’accompagne de l’apparition d’une société de loisirs et du temps libre.
L’exemple chinois est à ce titre très parlant. Les colonies de pionniers développées par Mao ont laissé place à des camps d’été très prisés par la nouvelle élite. Tout est fait pour séduire les nouveaux riches et leur proposé du sur-mesure à des tarifs élevés. Les Universités et les acteurs privés rivalisent entre eux pour développer des camps dédiés à l’apprentissage de l’anglais. La diaspora chinoise (des Etats-Unis notamment) est aussi visée avec l’apprentissage de la langue et de la culture chinoise. On ne chôme pas !
Les colonies de vacances en Russie en offrent un autre exemple.
En Asie, les vacances sont mises à profit pour étudier, notamment les langues, et l’anglais avant tout.
Au Japon par exemple, ne sont proposés que des centres de révision même si une tentative a été expérimentée par Kenta Koga, en 2012, qui réunissait des lycéens japonais – et d’autres pays- qui parlent anglais (encadrés par des animateurs étudiants aux Etats Unis de différentes nationalités ). Depuis, les Gakko (séjours intellectuels) sont organisées au Japon, au Bali, en Roumanie et même en France cette année ! Mais cette expérience reste très peu populaire au japon.
En Scandinavie, des associations et des églises emmènent des petits colons en pleine nature à la découverte de leur vaste pays, into the wild.
Ailleurs en Europe, des colonies proposent de soutenir des projets locaux, souvent dans la protection de l’environnement : cela va de la réfection d’un centre équestre ou d’une église au nettoyage d’un cours d’eau.
De nombreux pays essaient aujourd’hui d’attirer des jeunes étrangers dans leurs colonies de vacances qui sont en réalité des camps d’été. C’est une question de prestige et un instrument de rayonnement culturel. Les jeunes de France ou d’ailleurs peuvent ainsi s’inscrire à des cours de chinois et de découverte de la civilisation chinoise à Shanghai, à des cours d’anglais en Australie ou aux Etats-Unis, s’initier au flamand à Amsterdam…
Le centre Artek évoqué dans l’article sur les colonies de vacances en Russie attire par exemple chaque année des centaines d’enfants et d’ados des quatre coins du monde.
Il est bien loin aussi le temps où les œuvres protestantes de Hermann Walter Bion et de ses disciples plaçaient les enfants miséreux de la Suisse chez les montagnards.
Désormais, la Suisse est une terre de colo qui attire des jeunes du monde entier qui viennent profiter de ce que le pays possède de plus beau – ses montagnes – et s’initier ou se perfectionner au rafting, à l’escalade…
Dans la grande offre des camps d’été, on trouve tout autant des colonies de vacances aux Etats-Unis dédiées à la perte de poids qu’au développement de l’intelligence émotionnelle en Espagne. Toutes les combinaisons sont possibles.
En Inde, la croissance accélérée des grandes métropoles a stimulé l’apparition des camps d’été. Ils sont destinés tant à la jeunesse locale qu’aux étrangers qui peuvent par exemple apprendre l’anglais tout en faisant du trekking sur les contreforts de l’Himalaya. Naturellement, cela a un coût et il est généralement élevé…
Des colonies de vacances qui se tournent vers l’humanitaire
Outre ces séjours linguistiques, un autre phénomène a le vent en poupe : Les séjours à visée sociale et humanitaire qui séduisent les jeunes gens en quête de sens et d’utilité, de plus en plus nombreux.
Ainsi, des colonies de vacances commencent à proposer des vacances qui ont du sens, à l’étranger, à l’instar des divers programmes de volontariat qui existent (le Service Volontaire Européen, le Volontariat de solidarité internationale, le Service civique à l’étranger, etc.).
Des colonies de vacances « traditionnelles », mais surtout des initiatives privées spécialisées, proposent de faire du volontariat dans des pays d’Afrique, en Afrique du Sud, au Ghana, au Kenya…
Ces séjours qui allient voyage, découverte culturelle et volontariat sont autant axés sur le développement personnel que l’entraide et visent à l’émergence d’une citoyenneté mondiale.
Des enfants peuvent ainsi prêter main forte dans une école ou prendre part à la conservation de la nature dans un parc national.
Attention ! dans le monde merveilleux de l’humanitaire, on trouve toute une gamme de propositions, certaines franchement attirantes…et d’autres franchement à éviter.
Le scoutisme, mouvement mondial
A ce panorama non-exhaustif de ce qui se fait de nos jours en matière de colo et de possibilités de séjours à l’étranger dans le monde, il convient de ne pas oublier le scoutisme. On compte quelques 38 millions de scouts dans plus de 200 pays du monde.
Rien qu’en France, ils sont 180 000, répartis dans trois mouvements principaux : les scouts de France, les scouts d’Europe, et les Scouts Unitaires de France.
C’est aux Etats-Unis, en Indonésie et en Inde que le phénomène est le plus étendu.