La liberté d’expression des Enfants commence et s’arrête là où l’adulte le lui dira, quitte à enfreindre la loi…
L’école et la liberté d’expression
Il est trop rare de rencontrer des établissements scolaires qui permettent aux enfants de jouir de ce droit.
Alors que les lois du Code de l’Éducation favorisent ce droit :
- Article L511-2 : « Dans les collèges et les lycées, les élèves disposent, dans le respect du pluralisme et du principe de neutralité, de la liberté d’information et de la liberté d’expression. »;
- Article R511-9 qui permet la création d’associations déclarées d’élèves;
- Article R511-8 et Article R511-7 qui autorisent l’affichage libre des publications rédigées par des lycéens, avec mise en place de panneaux d’affichage prévus à cet effet et si possible un local pour délégués d’élèves et d’associations d’élèves (le tout dans le respect de la loi et leur compatibilité « avec les principes du service public de l’enseignement »).
Pourtant, il n’y a qu’à consulter les règlements intérieurs des établissements (dont certains sont disponibles sur internet et qui parlent plus des « devoirs » des élèves que de leurs droits…) pour se rendre compte que l’Adulte émet souvent des réserves à ce droit, l’affichage « libre » devant, dans la plupart des cas, être soumis au préalable au chef d’établissement…
D’après le rapport des défenseurs des Droits : « environ 30 % des rédactions dont le responsable de la publication est un élève verraient occasionnellement leur diffusion suspendue par le chef d’établissement, le plus souvent sans motif valable ».
Pourtant le Ministère rappelle l’intérêt du respect de ces lois : « L’apprentissage de la citoyenneté et du vivre ensemble est un objectif pédagogique aussi important que la transmission des savoirs. Il participe de la construction de l’individu et de l’appréhension de la responsabilité » (1).
Ces articles ne sont pas encore appliqués et il faudrait déjà les repenser à l’ère des nouvelles technologies où les jeunes disposent d’une « grande place publique » pour s’exprimer… Y compris sur l’école !
Mais, y sont-ils éduqués à le faire ? L’UNICEF demande de généraliser « des dispositifs de participation des enfants et des jeunes à l’échelle des collectivités territoriales. » (2)
Dans la famille…
Des contradictions peuvent être relevées entre l’autorité parentale et les Droits de l’Enfant qui ne sont traitées dans la justice que si un danger réel est avéré.
La délicate question du choix de la religion : entre pratiques irréversibles faites aux enfants dès leur plus jeune âge (baptême, circoncision) ; ados en recherches de valeurs et séduction des sectes ou de mouvements extrémistes ; ou tout simplement l’éducation de nos enfants dans nos valeurs, comment s’assurer que l’enfant puisse être libre dans les différents domaines d’expression ?
De nombreuses autres questions peuvent être soulevées allant du choix vestimentaire, à la lecture du courrier de l’enfant, interdire d’avoir un petit copain-ine, où est la frontière entre « protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité » un enfant et bafouer son droit à la liberté d’expression ? La justice ne se prononcera que si l’enfant est en danger…
Pour aller plus loin…
Réseau National des Juniors Association
Association Jets d’encre
« Le Comité [des Droits de l’Enfant] note avec préoccupation que la législation restreint toujours le droit à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique pour les enfants de moins de 16 ans. »