Dans les milieux médicaux et sociaux, prendre soin de la vie de l’autre, notion également appelée “CARE”, comprend toutes ces attentions que l’on dispense à l’autre, notamment lorsqu’il ne peut pas encore, ou plus, assurer ses besoins vitaux. Ces attentions sont liées avec les soins physiques (le corps), les soins affectifs (le cœur) et également avec les soins psychiques (la tête).
Quand on est responsable d’un groupe d’enfants, les questions de santé, de prévention, d’hygiène, d’individualisation semblent tomber sous le sens… La question du bien-être peine pourtant parfois à s’imposer comme un sujet essentiel et exigeant auprès des équipes de direction et d’animation concentrées à mettre en œuvre le reste du projet pédagogique, appliquées à assurer ses missions logistiques ou encore occupées, voire parfois dépassées, par le quotidien… Comment un individu, enfant ou adulte, pourrait passer de bonnes vacances, des moments agréables s’il ne se sent pas bien ?
L’enquête que nous avons mené en janvier 2023 a d’ailleurs révélé le caractère indispensable des soins les plus primaires pour une colo réussie notamment dans les réponses des enfants : “des personnes qui me rassurent”, “manger et dormir bien”. Mais c’est aussi le cas des parents, soucieux de la sécurité physique et affective de leurs enfants, des professionnels, spécialement attentifs à l’écoute des enfants et à leur place dans le groupe, et également des anims qui analysent l’individualisation comme une clé de réussite de la colo.
Pour approfondir la question du bien-être grâce au soin apporté au corps, à la tête et au cœur, voici les sujets sur lesquels la commission a échangé :
– “Bien manger, bien dormir” : citation mot pour mot d’un des enfants ayant répondu à l’enquête, cette expression qui peut prêter à sourire, est un besoin essentiel et un droit reconnu qui mérite réflexion. L’assouvissement de ce besoin physique conduit également vers la satisfaction de besoins affectifs et sociaux. On en parle plus en détail dans l’article (1.1-Les besoins du corps)
– L’importance de l’accueil, à l’inverse du 1er thème, celui-ci semble moins évidente pour les équipes et nécessite un accompagnement particulier. Le soin apporté à toutes les personnes accueillies, particulièrement l’enfant mais aussi parents, enfants, frères, sœurs, éducateurs, ou autre, et la considération de leurs doutes, de leurs inquiétudes, va permettre de rassurer et de créer un climat de bienveillance, de confiance où tout le monde s’y retrouve. On en parle plus en détail dans l’article (1.2-L’accueil)
– Il y a des sujets qui mettent tout le monde d’accord et d’autres qui nécessitent de réfléchir comme la place de la famille en colo, entre volonté de faire pleinement vivre le séjour aux enfants, aux jeunes et maintenir l’essentiel besoin/droit de la famille. Mais personne n’arrive sur un séjour en étant complétement isolé. Une colonie de vacances est un voyage et comme dans tout voyage, on quitte des personnes qui sont chères pour un moment. Garder un lien avec ces personnes (parents, frères, sœurs, ami.e.s, éducateurs, etc.), permet de ne pas se sentir isolé.e et de s’assurer qu’on ne les a pas abandoné.e.s. Le bien-être d’une personne passe aussi par celui de son entourage et la garantie qu’on va les retrouver. On en parle plus en détail dans l’article (1.3-Le lien familial)
– Pour se sentir bien, l’espace, les repères sont aussi essentiels, quand on se penche sur le sujet, on peut même aménager des possibles. Réfléchir à l’aménagement, permet de créer des climats invitant au jeu, propices à la confidence, à la discussion, idéal pour la détente etc., mais aussi des lieux où l’on se sent mieux que d’autres. Tout l’enjeu de l’aménagement est dans cette recherche de créer des espaces que l’on s’approprie, que l’on respecte pour que chacun trouve son compte et que tout le monde s’y retrouve. On en parle plus en détail dans l’article (1.4-L’aménagement)
– Enfin, ce chapitre ne pouvait pas ne pas évoquer l’indispensable “espace infirmerie”, ses référents et tous les soins qu’ils résorbent. Un lieu tout à fait singulier parce qu’il est repéré par tous comme celui qui est fait pour prendre soin. C’est un espace où de nombreux enjeux du bien-être se retrouvent. On en parle plus en détail dans l’article (1.5-L’infirmerie)