Se sentir différent
Au-delà de tout autre considération, nous accueillons des jeunes, différents les uns des autres. Chacun d’eux a une histoire, un vécu, des compétences et des difficultés, des ressentis et des réflexions qui leur sont propres. Pour assurer leur bien-être, nous nous devons d’accueillir leur histoire et leur vécu, de faire profiter au groupe de leurs réflexions, leurs ressentis et de leurs compétences comme nous nous devons de composer avec leurs difficultés.
Le parcours de chacun n’est pas défini uniquement par son âge. La construction d’une personne n’est pas linéaire. Chacun se construit de manière singulière sur le plan social, affectif, cognitif et même physique. Le respect de l’individualité et de l’identité de chacun nécessite d’accepter la singularité des parcours, là où chacun en est dans sa construction.
Certains jeunes accueillis présentent des troubles psychiques, des troubles du comportement ou sont en situation de handicap. Mais d’autres jeunes présentent aussi un certain mal de vivre qui s’exprime plus ou moins bruyamment, avec plus ou moins d’éclat. et qui peut les entraver sur le séjour. Pour garantir le bien-être de chacun de ces jeunes, nous devons nous répondre de manière adaptée aux besoins de chacun, qu’il soit diabétique ou énurétique, qu’il se confronte à des troubles du comportement ou des troubles de la personnalité, qu’il rencontre des difficultés dans la gestion de ses émotions ou dans son rapport aux autres.
Nous devons permettre à chaque jeune de se sentir unique, singulier, précieux et important pour les autres mais aussi lui permettre de se sentir comme tout le monde, intégré, accepté dans le groupe. C’est ce que nous appelons l’individualisation sur nos séjours.
L’individualisation et la référence
Chaque jeune a un animateur chargé de veiller sur son accueil. L’animateur référent garantit au jeune de tout faire pour lui assurer une place dans le groupe à laquelle il se sent bien. Il garantit aussi au groupe que le jeune dont il est référent fait de son mieux pour s’y investir avec ses qualités et qu’il fait des efforts pour s’adapter et composer avec les autres, avec le groupe. C’est un adulte bienveillant mais pas complaisant. Le référent cherche à connaître et à comprendre chacun des jeunes dont il est référent pour leur apporter l’aide, le soutien dont ils ont besoin pour s’épanouir au sein du groupe. Il va ainsi pouvoir ajuster les réponses aux jeunes et aux situations qu’il rencontre.
La référence est un travail, une veille constante sur chaque jeune. C’est partager une inquiétude saine, un souci de l’autre vis à vis du bien-être de l’enfant. Cette inquiétude permanente qui pousse à anticiper les situations. Veiller à ce que notre “protégé” soit accompagné, soutenu dans les situations qu’il rencontre. Débriefer avec lui sur ce qu’il a vécu. Partager la fierté de ses réussites et la déception de ses échecs. Être avec lui même quand il n’est pas avec nous. Avoir une place dans un coin de notre tête qui lui est réservé en toute circonstance, il doit faire partie de nos considérations quotidiennes.
Le référent appelle à la réciprocité de la bienveillance qu’il a pour le jeune. C’est avant tout une relation unique, un partage, qui permet au jeune de compter sur l’adulte et à l’adulte de faire confiance au jeune. L’animateur est concerné par tout ce que vit l’enfant dont il est le référent, que ce soit positif ou négatif. Il est le premier concerné par ce qui arrive à ce jeune et le premier vers qui le reste de l’équipe se tournera si besoin, il va aussi s’assurer que tout le monde considère les qualités et les efforts du jeune.
Le référent veille sur son référé pour le valoriser et l’accompagner aussi bien dans sa rencontre des autres que dans son engagement pour faire vivre le séjour.